vendredi 5 novembre 2010
"Souvenirs et Cinématographe #1"
En 1983, j'avais quatre ans, et je me souviens parfaitement d'une de mes premières fois avec Dame Cinéma. J'avais découpé la couverture de l'Officiel des Spectacles, objet indispensable pour connaître les séances, à une époque où il n'y avait pas d'internet. Je l'avais accroché au-dessus de mon lit avec une punaise en forme de champignon, parce qu'on allait m'emmener voir mon premier Star Wars au cinéma, à Champigny, un jeudi soir, parce que c'était le "Retour du Jedi". Je m'en souviens bien...
Le "Rocky Horror Picture Show" était pour moi un obscur jeu vidéo à la Maniac Mansion sur Commodore, vers 1985, jusqu'à ce que je rentre au lycée. Bien des années plus tard, j'ai présenté mon meilleur ami à la mère de Kal-El, en lui disant : "Hey, lui c'est le gars qui m'a fait découvrir le "Rocky Horror Picture Show" dans sa chambre-grenier d'adolescent attardé, tu connais pas? Faut que tu vois ça..."
Et puis il y a Stanley K.. Je me rappelle avoir vu "Shining"en rentrant de l'école primaire un samedi matin. À une époque où Canal Plus rediffusait les bons films de la séance de 23h du vendredi à une heure plus décente pour mon jeune âge. Le vieux monsieur qui tenait le cinéma dans lequel j'allais travaillé une poignée d'années plus tard, était persuadé que je rendais hommage à "2001" dans mon premier court. Je ne l'avais jamais vu. Je me comparais à Stanley. Mon monstrueux ego naissait au même moment où je découvrais "Orange mécanique". Grâce à Stanley K. et ce dernier film, je suis définitivement tombé amoureux de la Neuvième de Beethoven. J'adorais la jouer à la flûte en primaire, j'étais champion de pipo, ça me détendait, et c'était une incroyable bande son pour "Die Hard" et John McLane en 1988. J'écoutais en parallèle et en boucle Morrissey et les Smiths. "Beethoven wasn't deaf". Un talent à réveiller les morts. Grâce à Stan.
Stanley K. avait l'Œil, plus encore qu'une caméra. Ce n'est pas comme aujourd'hui, où un acteur de "Plus Belle la vie" passe par les cours Florent pour rêver de soirées Macumba et de Lotus tuning. La réussite, c'est autre chose. On voit bien que Stanley K. n'a jamais été intermittent, mais a toujours voulu faire du cinéma. Lui. Mais moi aussi. J'espère qu'on verra. Quitte à refaire des centaines de prises d'un simple pas à pas.
A.
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